Samedi soir, au château du Plessis-Macé, les spectateurs du festival d’Anjou ont découvert « Le mariage de Figaro », de Beaumarchais, mis en scène par Jean-Paul Tribout. Accompagné d’une troupe de onze comédiens, il présentait ici la première de ce spectacle, après deux mois de répétition.
Figaro (Eric Herson-Macarel), Suzanne (Agnès Ramy) et la Comtesse Rosine Almaviva (Marie-Christine Letort)
« Cette pièce est un pur chef d’oeuvre, un bijou d’intelligence, d’allégresse, de nostalgie. C’est ma pièce préférée au monde ! », a déclaré samedi Nicolas Briançon, directeur artistique du festival d’Anjou, pour l’ouverture de la soirée, en compagnie de Jean-Paul Tribout, metteur en scène de cette nouvelle interprétation de la succulente pièce de Beaumarchais et directeur artistique du festival des Jeux de Théâtre de Sarlat. Pour la petite histoire, ce dernier a interprété, à ses débuts, le personnage de Chérubin et considère cette pièce comme étant « une des plus belles du répertoire français ».
« Autrefois tu me disais tout. » (Le Comte Almaviva à Figaro)
« Maintenant je ne vous cache rien. » (Figaro)
Par le choix d’un décor simple de ciel ennuagé, le metteur en scène met ici les comédiens, habillés en costumes d’époque, et le texte au premier plan. L’histoire se déroule à Séville, chez le comte Almaviva et sa femme Rosine, entourés de leurs valets, Figaro et Suzanne, dont le mariage est proche. L’intrigue aborde l’égalité, la justice, la relation maître/valet, mais aussi une réflexion philosophique avec notamment le monologue de Figaro, à l’acte V : « (…) ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices ! orateur selon le danger, poète par délassement, musicien par occasion (…) J’ai tout vu, tout fait, tout usé. ». Le féminisme n’est pas en reste, avec la chute du tyran mari et le soutien mutuel que les femmes entretiennent entre elles, et ce au-delà de leur condition sociale.
Les situations vaudevillesques, les quiproquos, l’humour et les bons mots permettent à cette comédie de faire passer des messages forts. « C’est une pièce d’une gaieté et d’une jeunesse incroyable, que l’on croit connaître, et finalement non, car mille détails nous ont échappés. », explique Nicolas Briançon. Les échanges verbaux et situations cocasses s’enchaînent avec rythme, le tout joliment et justement interprété.
A l’issue de la représentation, une longue salve d’applaudissements, amplement méritée, a salué la troupe. « J’ai été très ému par l’accueil du public pour cette première et par cette belle standing ovation. », retient Marc Samuel, en sortant de scène. Cette pièce sera ensuite jouée dans plusieurs festivals cet été, dont celui de Sarlat où Jean-Paul Tribout est directeur artistique, en tournée entre octobre et décembre 2014, avant de s’installer à Paris, au Théâtre 14. « C’est une excellente pièce, sublime. Il y a beaucoup de talent. », s’émerveille un spectateur.
Tags: Festival d'Anjouthéâtre