Un Feydeau déjanté au concours des compagnies

Vendredi soir, dans le cadre du concours des compagnies du festival d’Anjou, la compagnie du Théâtre de l’instant volé a présenté une pièce de Georges Feydeau, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! », au Grand Théâtre d’Angers.

Pièce Feydeau, festival d'Anjou 2016, Angers

Clarisse Ventroux s’est fait piquer par une guêpe… un drame qui engendre des situations cocasses

Écrite en 1911 par Georges Feydeau, cette pièce est un vaudeville dans la pure tradition de l’auteur. Interprétée par quatre comédiens de la compagnie du Théâtre de l’instant volé et mise en scène par Virgil Tanase et David Legras, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » utilise un décor épuré, qui donne plus de corps au jeu des acteurs : une table de salon, deux chaises, quelques accessoires et de chaque côté de la scène, un encadrement de porte afin de permettre les entrées et sorties des personnages.
Cette pièce raconte les mésaventures de Julien Ventroux (David Legras), député nourrissant des ambitions présidentielles, dont la femme, Clarisse (Magali Bros), se promène constamment en tenue légère chez eux. Cela créé un conflit permanent au sein du couple, d’autant que plusieurs personnalités s’invitent chez eux, sans que Clarisse ne change d’attitude. Elle apparaît alors en chemise de jour au beau milieu du salon et se montre ainsi vêtue aux yeux tantôt de Victor le domestique (Denis Barré), tantôt d’un journaliste ou bien encore de Monsieur Hochepaix (Raphaël d’Olce). Peu à peu, Monsieur Ventroux va perdre patience jusqu’à un final renversant.

« On te voit au travers comme dans du papier calque ! » (Julien Ventroux à sa femme Clarisse, à propos de sa tenue légère)

Quiproquos et situations cocasses s’enchaînent avec rythme pendant près d’une heure trente, sur fond de savoureux jeux de mots propres à Feydeau. A propos des allées et venues de sa femme, légèrement vêtue, alors qu’il y a des invités, Julien Ventroux lui déclare : « Je ne t’en veux pas Clarisse. Ce n’est pas du vice chez toi, c’est de l’ingénuité ». Une réplique désarmante, qui ne décourage pas pour autant la jeune femme de poursuivre ses promenades au milieu des invités, sans se soucier de sa tenue. La mécanique comique est bien là, en paroles, mais aussi dans la répétition de gags visuels et la gestuelle que les comédiens manient, parfois avec un brin d’excès, mais souvent de manière juste, pour le plus grand bonheur du public. Les personnages s’agitent sur scène, entrent, sortent, se courent après, se cherchent, se trouvent. Bref, un bon vaudeville ! Et les rires des spectateurs confirment le succès de cette pièce, dont le texte, plus de 100 ans après son écriture, fonctionne toujours aussi bien.

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