Les fiancés de Loches en musique : un régal !

Mercredi, jour de la fête de la musique, dans le cadre du festival d’Anjou, les angevins sont venus nombreux au château du Plessis-Macé pour assister à l’adaptation de la pièce « Les fiancés de Loches », de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, en version comédie musicale.

Pièce "Les fiancés de Loches"

Quiproquos en cascade et triangle amoureux sont au cœur de ce drolatique vaudeville

Écrit en 1888 par Georges Feydeau et Maurice Desvallières, ce vaudeville est ici revisité en comédie musicale avec pas moins de vingt chansons qui ponctuent les répliques d’origine. Aux manettes de ce spectacle musical, récompensé en 2016 d’un Molière dans cette catégorie, Catherine Arondel réalise les chorégraphies et tableaux dansants, Jacques Mougenot adapte le texte et créé les couplets, pendant qu’Hervé Delvoder signe la musique et la mise en scène. « Mettre cette comédie en musique permet de transporter cette pièce géniale jusqu’à nous, au 21ème siècle », explique le metteur en scène Hervé Delvoder. Un résultat réjouissant et festif, au rythme de mélodies jouées en direct par trois musiciens, installés en arrière scène du décor.
Les décors, les costumes et le phrasé restent toutefois ceux de l’époque, début 1900. Les costumes sont colorés, élégants. Quant aux décors, ils sont astucieux et les comédiens réalisent eux-mêmes les changements entre deux actes. Une house enlevée sur un pouf rond fait apparaître les mêmes motifs que le rideau qui se ferme devant les grilles du premier tableau. Et pour le final, ce même pouf s’ouvre en deux parties qui deviennent, en soulevant le couvercle qui servait d’assise,… des baignoires ! L’effet comique est là et le public n’en manque pas une miette à entendre les éclats de rire en provenance des gradins.

Plucheux : « Je dis aujourd’hui midi et jeudi aussi ! »
Le Docteur Saint-Galmier : « Mais non pas jeudi. Je dis pas jeudi, je dis je vous dis que je dis jeudi… je sais plus c’que j’dis ! »

L’histoire se situe à Paris, entre le bureau de placement pour domestiques de Séraphin (situé en dessous de l’agence matrimoniale de Plucheux), le salon du Docteur Saint-Galmier et son établissement de soins « le Louvre hydrothérapique ». Deux frères, Eugène et Alfred Gévaudan, et leur sœur Laure débarquent de Loches, village de Touraine, pour trouver un parti et se marier. Dès leur arrivée, ils atterrissent chez Séraphin, qui les place comme domestiques chez le Docteur Saint-Galmier. Les quiproquos s’enchaînent et les calembours vont bon train, donnant ainsi naissance à des situations comiques savoureuses. Ainsi, Eugène, pensant s’adresser à son futur beau-frère, explique au Docteur Saint-Galmier (qui pense de son côté qu’on lui parle d’une domestique) que sa sœur est vierge : « Evidemment ma sœur, c’est une éducation à faire ! ». « Hein ? Elle n’a jamais servi ? », lui demande ce dernier, surpris. La réponse d’Eugène ne se fait pas attendre : « Ma soeur ? Jamais ! ». C’est irrésistiblement drôle, et ce n’est que le début de la pièce. Feydeau entraîne les spectateurs dans une folie douce, superbement revisitée en musique, menée par une joyeuse troupe de comédiens et musiciens de talent. Bref, une heure trente de pur bonheur pendant lequel on ne voit pas le temps passer.
A noter que ce spectacle, pour ceux qui l’auraient loupé, sera en tournée d’octobre à décembre 2017.

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