« Joyeuses Pâques », une comédie fraîche et bien jouée

Samedi soir, la pièce « Joyeuses Pâques », écrite par Jean Poiret au début des années 80, a secoué de rire les spectateurs venus au grand auditorium au Centre de congrès d’Angers. Hormis la tablette tactile qui remplace désormais le Minitel, cette pièce culte du théâtre de boulevard n’a pas pris une ride depuis 35 ans.

Pièce joyeuses Pâques

Mathilde Penin, Maaike Jansen et Roland Giraud interprètent les rôles principaux de ce délicieux vaudeville.

En 1982, Jean Poiret interprète au théâtre le personnage de Stéphane et donne la réplique à Maria Pacôme (Sophie) et Nicole Calfan (Julie), avec Pierre Mondy pour metteur en scène. La pièce est ensuite adaptée au cinéma en 1984, par Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo, Marie Laforêt et Sophie Marceau dans les rôles principaux. Ce n’est qu’en 2000 que la pièce est de nouveau jouée au théâtre, mise en scène par Bernard Murat, avec Pierre Arditi (Stéphane), Caroline Sihol (Sophie) et Barbara Schulz (Julie).
Près de quinze ans plus tard, c’est au tour de Jean-Luc Moreau de diriger sur scène Roland Giraud (Stéphane), son épouse Maaike Jansen (Sophie) et Mathilde Penin (Julie) dans les rôles principaux, entourés d’Isabelle Leprince, Jean-Yves Roan, Sylvie Lafontaine, Xavier Delambre et Claire Conty. Le duo Roland Giraud/Maaike Jansen, rare au théâtre, joue pour la deuxième fois seulement, la première remontant à 2010, dans une comédie d’Eric Assous intitulée « Le technicien », également mise en scène par Jean-Luc Moreau.

« Je ne raffole pas de la poule ! »
(Sophie, au sujet du menu du dîner, avec un clin d’œil évident aux conquêtes de son mari)

L’histoire se déroule dans l’appartement cossu de Stéphane et Sophie, couple de quadragénaires parisiens. Sa femme partie pour le week-end de Pâques, Stéphane en profite pour rentrer chez lui accompagné d’une charmante jeune fille de 25 ans. Mais c’est sans compter sur le retour inopiné de sa femme, suite à une grève d’avion sauvage. Ne sachant comment se justifier, il finit par présenter Julie comme étant sa fille, issue d’une précédente union qu’il n’avait jamais évoquée. Le début des ennuis commence.
Pendant près de deux heures, le public hilare se laisse emporter dans cette histoire rocambolesque où les mensonges fusent sans cesse jusqu’au rebondissement final. Roland Giraud déploie une énergie bluffante et n’hésite pas à grossir les traits de ce fabulateur du dimanche qui s’embourbe au fil de ses inventions ubuesques, pour le plus grand bonheur des spectateurs. Les autres comédiens suivent le rythme et chacun campe son personnage avec justesse et pile ce qu’il faut d’excès. Les jeux de mots et situations cocasses vécues par les personnages rendent cette pièce irrésistiblement drôle. Toujours efficace, elle ne vieillit pas.

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