Seize ans après sa première tournée en France, Anthony Kavanagh a joué, jeudi soir, son nouveau one man show intitulé « Show man », au Centre de congrès d’Angers. L’humoriste et comédien canadien a présenté un spectacle tendre, drôle et touchant, teinté d’émotion.
A 20h30, Anthony Kavanagh entre sur scène et s’adresse aux spectateurs comme s’ils étaient des âmes prêtes à descendre sur terre pour devenir des humains. Et parce qu’être un humain, « c’est le plus beau show de l’univers », il décrit au public ce qu’est la vie sur terre, avec ses joies, ses peines, son lot de surprises, grâce à des anecdotes de sa vie personnelle. Ainsi, il explique en introduction qu’il y a deux sortes d’êtres humains : les hommes et les femmes, avant de préciser que « l’avantage d’être une femme, c’est de pouvoir donner la vie ; alors que nous, les hommes, le gros bidon, c’est le ventre Kronenbourg », en gonflant le ventre pour mimer une femme enceinte.
La séduction lui inspire cette citation d’Oscar Wilde : « L’homme veut être le premier amour de la femme, alors que la femme veut être le dernier amour de l’homme ». Il précise ensuite l’importance de l’imagination et de choisir une langue pour communiquer. « Parce que certains, comme Ribéry, galèrent : » L’été, il fait chaud, c’est la clavicule ; faut pas pousser mémé dans les otaries. » » A l’énumération des différentes émotions que ressent l’être humain, certaines définitions sont irrésistibles. « La haine, c’est de l’amour avec de l’Harissa. » Quant à la jalousie « envier les autres, c’est un mirage ».
« Ça me remplit de joie de vous entendre rire. On réalise trop tard que le vrai bonheur c’est un choix. »
Outre la dizaine de citations de personnes célèbres qui viennent ponctuer la soirée, de Hugo à Guitry, en passant par Gandhi, l’artiste se livre sur des moments marquants de sa vie. La touchante interprétation du morceau « It’s so hard to say goodbye to yesterday », pour évoquer le deuil de ses parents en musique, est un moment riche en émotion. Le public passe ainsi du rire aux larmes le temps d’une chanson, et le canadien de conclure sur une citation de Confucius. « On a deux vies. La deuxième commence le jour où l’on réalise qu’on n’en a juste une. »
Depuis son premier spectacle en 1998, Anthony Kavanagh a mûri et ce nouveau show le prouve. Il fait rire aux éclats, mais amène aussi à se poser des questions via des réflexions pertinentes : l’importance de la famille, l’évolution des technologies avec le dictionnaire, Google qui permettent d’accélérer la recherche d’informations. Ses personnages, bien campés, sont toujours aussi délicieux à écouter et regarder. Leurs mimiques et intonations de voix sont aussi drôles que leurs répliques, à l’image de cet avocat président de l’Amicale des Créateurs de Tit Punch (ACT) et ceinture noire de zouk.
Pendant plus d’une heure trente, l’humoriste joue avec les éléments du décor, taquine quelques spectateurs des premiers rangs, assure le bruitage de ses sketchs, chante, danse, s’amuse et partage cette énergie avec le public qui le reçoit avec bonheur et des salves d’applaudissements. A la sortie de la salle, Véronique, Nadège et Serge, joyeux cinquantenaires, échangent sur cette soirée. « C’est différent de ses autres spectacles, mais on a bien ri. Il fait passer beaucoup de messages et tout passe. On a passé une excellente soirée. »
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