Mardi soir, les deux membres de la Framboise frivole étaient au Grand théâtre d’Angers pour jouer « Delicatissimo », leur nouveau spectacle. Enchanté, le public n’a pas ménagé ses applaudissements tout au long de la soirée.
L’époustouflant duo de La framboise frivole
Brillamment interprété par Bart Van Caenegem (piano, flûte à bec et saxophone) et Peter Hens (violoncelle, scie musicale et chant), ce nouveau spectacle de La Framboise frivole est une pure merveille acoustique et humoristique. « Pour débuter, en prélude, on va commencer par une ouverture. », annonce Peter Hens. Le ton est donné : l’humour et le détournement musical sont les maîtres mots de ce spectacle. Durant près d’une heure quarante-cinq, ils interprètent un éventail époustouflant de morceaux, allant du classique au contemporain, en passant par les bandes originales pour le cinéma, avec notamment « Lawrence d’Arabie » ou « Star Wars ».
Ces deux génies, également conteurs et comédiens, embarquent les spectateurs dans une histoire rocambolesque, mêlant jeux de mots et enchaînements musicaux bluffants. En bord de scène, une grande jarre sert de point de départ à leur fabulation. Remplie de partitions, elle aurait été trouvée à l’île Maurice. Jeu de mots pour parler de Maurice Jarre, compositeur de bandes originales pour le cinéma. Par une malicieuse alliance de références musicales, le duo part alors dans une quête burlesque de l’Archet perdu : du carnaval des animaux à l’arche de Noé, en passant par des repères bibliques comme les rois mages, avec notamment une réinterprétation de la chanson de Sheila, « suivez des yeux l’étoile Michel Berger ».
Le génie et le talent de Peter Hens et Bart Van Caenegem, c’est de jongler avec les notes et les mots avec une aisance époustouflante, entre morceaux classiques et chansons contemporaines. De la « Water music » de Haendel, dont le premier mouvement intitulé la pluie doit être « joué sans précipitation », au « Papa pingouin », en passant par des airs populaires comme « Le petit navire », « Mon beau sapin » et le générique télé de « Qui veut gagner des millions », ils se réapproprient la musique à leur manière. Evoquant un dresseur de rats, gravitant autour de l’arche de Noé, « un ex-cargo », le refrain des « Lacs du Conémara » de Michel Sardou, devient malicieusement « Là-bas le con et les rats ». Côté contemporains, Barbara, Jacques Brel, Georges Brassens, Claude François, Brigitte Bardot, Johnny Hallyday, Renaud ou encore Stéphanie de Monaco, Pierre Perret, Patrick Sébastien avec « Les sardines » ne sont pas en reste.
Une soirée également truffée de surprises et numéros ingénieux, dont l’interprétation à quatre mains, au piano, de « Harley Davidson », sur un tabouret deux places où le duo s’asseoit l’un derrière l’autre, comme chevauchant une moto. Un délice de délicatesse et de subtilité verbale.
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