Samedi soir, le comédien et chanteur François Morel s’est livré à un véritable exercice de style face à une météo déplorable. Un spectacle musical à la fois tendre et grave, assuré avec brio malgré une pluie battante, au château du Plessis-Macé.
Imperméables et ponchos étaient de sortie dans le public, samedi, pour la soirée de clôture de la 65ème édition du festival d’Anjou. Une vue imprenable depuis la scène, sur des gradins orange et bleu, couleurs des ponchos, pour François Morel qui a dû faire son entrée sous une pluie battante. Mais qu’importe, le show mis en scène par Juliette a été assuré avec énergie et talent, et vu les conditions climatiques, chapeau l’artiste !
Ses chansons évoquent les choses de la vie et sont tour à tour drôles, tendres, parfois graves, mélancoliques, mais toujours poétiques. « L’épouvantail » énonce le point de vue d’un épouvantail à moineaux. « Le Bon Dieu entre nous » évoque le départ d’un proche vers l’au-delà, sur une douce mélodie. « Petit homme », sur l’air de la chanson « Pirouette cacahuète », raconte l’histoire d’un sans domicile fixe dont la maison est un carton.
Alors que ses musiciens sont abrités par des barnums, afin de protéger leurs instruments, François Morel prend le parti de s’amuser de cette pluie qui s’est invitée pendant la quasi totalité du spectacle. Alors qu’il entonne « La fille du GPS », assis à cheval sur un banc feignant d’être au volant d’une voiture, il glisse un malicieux : « J’aurais pas dû prendre la décapotable ». Plus tard, assis sur un caisson en bois, sous la pluie battante, il annonce son prochain morceau, « Chanson d’Apollinaire », en levant les yeux au ciel, « C’est une chanson censée évoquer les fins de journées ensoleillées ». A un moment où la pluie redouble d’intensité, alors que l’eau ruisselle le long des barnums, le comédien lance : « faudra que je pense à appeler le plombier en plus ». Une belle leçon d’improvisation pour s’adapter aux aléas du spectacle en plein air.
« Tu veux des gondoles à Venise, tu as ta mobylette à Berck ! »
(extrait du morceau « Faut faire avec »)