Lundi soir, « La fille sur la banquette arrière », pièce de Bernard Slade, adaptée par Jean-Claude Carrière et mise en scène par Thierry Harcourt, a fait le plein de spectateurs au château du Plessis-Macé, dans le cadre du festival d’Anjou. Malgré la température extérieure élevée, les comédiens ont interprété avec brio cette comédie britannique.
Écrite en 1979 par Bernard Slade, « La fille sur la banquette arrière » se déroule à New-York, en 1950, dans le salon bourgeois de Ronald Carmichaël (Christian Vadim), auteur à succès. C’est le jour de son mariage et son fidèle associé vient de le laisser tomber. C’est alors que surgit Pénélope Craddock (Christelle Reboul), institutrice du Vermont, maladroite et timide. Elle connaît bien les œuvres de Ronald, qu’elle admire, et vient lui proposer le texte d’une pièce de théâtre. Percevant rapidement le potentiel de la jeune femme, il décide de l’engager. Commence alors une collaboration de dix années, parsemée de succès et d’échecs, tant d’un point de vue professionnel que personnel.
« C’est difficile de trouver un bon collaborateur. C’est comme un mariage mais sans les avantages » (Ronald)
Cette comédie romantique montre l’évolution de la relation qui lie Pénélope et Ronald, interprétée avec finesse par l’excellent duo Christelle Reboul/Christian Vadim. A la fois drôle et touchante, Christelle Reboul est lumineuse. Les spectateurs partagent avec délice la métamorphose de son truculent personnage. Au départ complètement effacée devant Ronald, elle prend petit à petit de l’assurance à son contact. Drôle et séduisant, Christian Vadim rayonne quant à lui par son charisme. L’histoire se déroulant sur une dizaine d’années, la présence des seconds rôles ponctue avec finesse l’évolution dans le temps de cette relation ambiguë, oscillant entre amour et amitié, jeu du chat et de la souris, avec une certaine fébrilité. A noter, les apparitions récurrentes de Blanche (Isabelle Tanakil), l’agent littéraire de Ronald, dans les moments charnières : lors d’une dispute avec Pénélope, ou encore lorsqu’il est moralement au plus mal, après son divorce et une suite d’échecs professionnels. Elle agit comme le fil conducteur de l’histoire en intervenant au fur et mesure de l’avancée de la pièce et ses nombreux rebondissements.
« Oh que c’est drôle, quand on appréhende quelque chose, on a les genoux qui casse des noix » (Pénélope)