Lundi soir, par une météo sèche mais fraîche pour la saison, Occupe-toi d’Amélie, pièce qui affiche complet depuis l’ouverture de la billetterie du festival d’Anjou, a reçu un excellent accueil du public angevin pour sa première représentation en plein air.
En présence de membres de l’association Marie rêves et espoir, dont Hélène de Fougerolles est la marraine, la pièce Occupe-toi d’Amélie a ravi les spectateurs.
Écrite en 1908 par Georges Feydeau, la nouvelle version de ce vaudeville, en trois actes au lieu de quatre, est signée Pierre Laville qui s’est entouré d’une troupe pétillante et complice pour l’interpréter. « Les comédiens sont très respectueux du texte qu’ils incarnent, tant dans le rythme que dans le mouvement. », expliquait-il à l’issue de la représentation, dans le cadre d’une rencontre avec le public.
Jouée au théâtre de la Michodière de septembre 2012 à mars dernier, avant de passer dans quelques festivals cet été et partir en tournée de septembre à janvier 2014, cette pièce marque les premiers pas d’Hélène de Fougerolles dans le monde du théâtre, avec le rôle titre d’Amélie, femme libertine de caractère.
L’histoire ? Amélie Pochet, dite d’Avranches (la dynamique Hélène de Fougerolles), ancienne femme de chambre chez la Comtesse de Prémilly, est désormais une cocotte, une femme entretenue par son amant, Etienne de Milledieu (l’élégant Stéphane Roux). Adonis, le frère d’Amélie (le jeune Antoine Courtray) et Pochet, leur père (le savoureux Luis Régo, qui reprend pour la tournée le rôle initialement tenu par Jacques Balutin) vivent avec eux, en tant que domestique de la maison. Autour d’eux gravitent de nombreux personnages qui perturbent leur vie tranquille. La Comtesse Irène de Prémilly (Julia Duchaussoy) débarque paniquée, ayant appris que son amant, le meilleur ami d’Etienne, Marcel Courbois (Bruno Putzulu) devait épouser Amélie. C’est en fait une union factice pour permettre à Marcel de toucher l’héritage promis par Van Putzboum, son parrain belge (irrésistible Serge Ridoux), à condition qu’il se marie. L’honneur est sauf, à moins qu’en l’absence d’Etienne, qui demande à son ami Marcel de s’occuper d’Amélie, le destin n’en décide autrement. D’autant qu’un prince russe amoureux d’Amélie (Jean-Christophe Bouvet) souhaite obtenir les faveurs de la dame.
Quiproquos, mensonges, rebondissements et situations cocasses s’enchaînent avec rythme deux heures durant, sur fond de répliques propres à Feydeau, de savoureux jeux de mots. Le premier amant d’Amélie était un Danois : « un chien ?! » lui rétorque naïvement la Comtesse. L’attrait de l’argent n’est pas en reste. A propos de la bague de fiançailles, le parrain annonce fièrement qu’il s’agit d’un solitaire, et Pochet de répondre du tac au tac « Ah oui ? Il s’agit peut-être de son seul défaut ! ».
En voyant le cadre naturel du château du Plessis-Macé, Pierre Laville a décidé d’adapter la mise en scène et de laisser les décors parisiens dans le camion. Une difficulté supplémentaire pour les comédiens, s’ajoutant au jeu en plein air : « Nous nous sommes arrangés en fonction des portes et fenêtres qui étaient là. », ce qui a engendré un fort trac pour Hélène de Fougerolles qui jouait en plein air pour la première fois, tout comme Constance Chaperon (qui tient le rôle de Charlotte).
« C’est une pièce très drôle. Ca fait énormément de bien, c’est du rêve et les gens en ont besoin », a indiqué une festivalière, visiblement conquise par la pièce, à l’issue de la rencontre avec la troupe. Une belle réussite qui permet un moment de détente et de rire.
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