« L’étudiante et Monsieur Henri », comédie tendre et drôle

En tournée depuis le 4 octobre 2013 et jusqu’au 31 mai prochain, après un an de dates parisiennes, la pièce « L’étudiante et Monsieur Henri » rencontre toujours le même succès. Mardi soir, le Grand Théâtre accueillait la troupe pour une représentation drôle et émouvante.

Cette comédie familiale douce-amère se déroule dans l’appartement de Monsieur Henri (Roger Dumas), octogénaire bourru, bougon et solitaire, qui y vit seul depuis le décès de sa femme. Peu rassuré à l’idée de le savoir seul, son fils Paul (Sébastien Castro) a publié une annonce pour louer la chambre d’amis à une étudiante. C’est Constance (Claudia Dimier), jeune fille délurée, artiste et bien dans ses baskets, qui se présente. Elle reçoit un accueil plus que glacial de la part d’Henri qui lui claque la porte au nez plusieurs fois, avant de finalement accepter de l’avoir comme colocataire. Il lui remet alors un règlement intérieur de vingt pages, en précisant que « c’est un résumé ! ».

Le texte est empreint d’humour. Monsieur Henri explique par exemple à Constance qu’il ne veut pas louer à une personne de son âge, car « entre vieux, c’est toujours la compétition à celui qui mourra le dernier ». Pour qu’il n’y ait pas de malentendu avec sa nouvelle colocataire, il la prévient également d’entrée de jeu : « Moi j’aime la franchise et la solitude. Ça va bien ensemble ! ».

« Petit il était très mignon, mais ça s’est beaucoup dégradé ! »
(Henri, parlant de son fils Paul)

Une complicité naît peu à peu entre les deux personnages. L’un comme l’autre révèle des qualités et des sensibilités enfouies, avec humour et émotion. Mais cette entente perturbe l’équilibre familial, déjà fragile, lorsque le vieil homme avoue à Constance que son fils « est un abruti qui vit avec une idiote ». Et certaines répliques du personnage de Valérie sont effectivement irrésistibles : « L’humour, quand c’est drôle, c’est magnifique ! ». Dès lors, un pacte visant à briser le ménage que forme Paul et sa femme Valérie (Lysiane Meis) est conclu entre eux deux.

Le jeu des comédiens est parfait, drôle, touchant, émouvant. Roger Dumas qui est presque de toutes les scènes a une énergie épatante. Claudia Dimier est pétillante, Sébastien Castro drôle et touchant. Quant à Lysiane Meis, elle est irrésistible dans son interprétation de la femme un brin nunuche.

Véritable tranche de vie, cette pièce alterne répliques piquantes et drôles, parfois caustiques, mais toujours vraies. A Angers, des éclats de rire ont fusé de part et d’autre du public durant la quasi totalité de la représentation.

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