Mercredi soir, le Grand Théâtre d’Angers a fait salle comble pour la représentation de la pièce « Un dîner d’adieu », écrite par Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, auteurs du succès, théâtral et cinématographique, « Le prénom ».
Dans cette comédie sociale, mise en scène par Bernard Murat, le couple formé par Pierre (Lionel Abelanski) et Clotilde Lecoeur (Lysiane Meis) reçoit Antoine Royer (Guillaume de Tonquédec), un ami de Pierre depuis le collège, pour un repas quelque peu particulier. En effet, le couple considère qu’il n’a plus assez de « TAD, Temps Amical Disponible », car trop de soirées ou week-ends pris par des dîners sans importance, chez des amis avec lesquels il n’a plus grand chose en commun. Pierre et Clotilde décident donc de mettre en place une stratégie, afin de se dégager du temps libre. Ils vont organiser un dîner mémorable à chacun de leurs amis qu’ils ont décidé de ne plus revoir par la suite, avec au menu un vin grand cru, la musique préférée des convives, bref une sorte de divorce amical : un dîner d’adieu.
« On n’a plus assez de TAD : Temps Amical Disponible. » (le couple Pierre et Clotilde)
On pourrait presque faire un parallèle entre Antoine, sorte de clown Auguste qui se fait mener en bateau par son ami, et Pierre, véritable clown blanc qui a la maîtrise de la situation au début de la soirée. Mais, les choses ne se passent pas comme prévu et Antoine ne tarde pas à découvrir le pot aux roses. Le comportement des personnages évolue, notamment celui de Pierre et Antoine, Clotilde étant plus en retrait dans la deuxième partie.
En deuxième partie, la « thérapie soc » proposée par Antoine à son ami Pierre, « pour tenter de renouer les fils du dialogue » est hilarante et l’implication des comédiens dans cette scène est totale, pour la plus grande joie des spectateurs. Mais cette méthode originale permettra-t-elle aux deux amis de retrouver leur complicité d’avant et leur amitié ? Ou bien ce dîner restera bien le dernier qu’ils feront ensemble ?
« C’est dur d’être en accord avec soi-même quand on a l’esprit de contradiction. » (Pierre)
Pendant près de deux heures, dans le décor d’un loft aux tableaux contemporains, les trois comédiens ne ménagent par leurs efforts et campent leur personnage avec justesse, humour et sensibilité. Leur jeu de scène est délicieusement expressif, dynamique, comique. Le thème, pourtant relativement grave de la pièce, la séparation amicale, est traité avec humour et dérision, entre comédie sociale et vaudeville. Jeux de mots et rebondissements ne sont pas en reste. Le public partage avec bonheur ce moment et les éclats de rires ne cessent de fuser de part et d’autre de la salle.