Florence Foresti est actuellement en tournée à travers la France avec son nouveau one man show intitulé « Madame Foresti ». Jeudi soir, l’humoriste a joué à guichet fermé à la salle Amphitea d’Angers.
Dans ce nouveau one man show, Florence Foresti est Madame Foresti
A 20h30, Florence Foresti, toute de noir vêtue, fait son entrée sur une scène au décor sobre, concentré sur un simple jeu de lumière. Allongée au sol, elle finit sa « salutation au soleil ». Ah oui, car elle s’est mise au yoga. Avec humour et souplesse, elle présente quelques unes des nombreuses postures de la discipline, comme le guerrier 1, 2, 3, la marche rapide. « Moi j’appelle ça la marche fâchée ! », qu’elle mime énergiquement, avec la démarche d’une personne énervée. Irrésistible !
Avec le passage de la quarantaine, l’humoriste se livre à une réflexion sur l’existence, réunissant au sommet des sages et philosophes grecs, Socrate, Platon, Pythagore « et tous ceux qui ont des noms de théorème ». A 40 ans, elle n’a plus confiance en l’avenir. Elle ressent un décalage avec la société d’aujourd’hui : Twitter, c’est « le naufrage de l’orthographe ou alors c’est du créole », et puis pour un spectacle en 3D, plutôt qu’un film avec des lunettes ridicules, « je vais au théâtre ». En revanche, elle est stupéfaite de voir que « le métro datant de 1898, créé pour désengorger le trafic de fiacre est antérieur au stylo Bic ». Bref, selon elle, « la vie faut pas en attendre grand chose, une fois que t’es tombé amoureux, que t’as vu un bon film et mangé une bonne pizza, t’as fait le tour ».
« Relevez la tête et faites vous appeler Madame ! »
Depuis son spectacle « Mother fucker » sa fille a grandi et va désormais à l’école, a des devoirs à faire le soir. Florence Foresti évoque avec délice et humour, ses nouveaux amis : les mamans et les papas d’école. Parmi eux se détachent deux catégories, les mamans calmes et les papas cools. A l’inverse de l’artiste, très active, qui traverse la scène de long en large, infatigable, « la maman calme est propre, posée, elle ne court pas », quant au papa cool, « il est en retard, mais de bonne humeur. Il connaît le prénom de tous les enfants de l’école ». Elle, de son côté, connaît le nom de tous les papas d’école, avec qui elle discute de tout, sauf des enfants.
Au bout d’une heure trente, qui file comme une poignée de minutes tant les sketchs s’enchaînent avec aisance et fluidité, la scène s’assombrit pour n’éclairer que l’humoriste, au cœur d’un halo de lumière, une musique douce en fond sonore. Avec la voix d’Arletty, une de ses idoles, Florence Foresti, s’insurgeant contre la société qui met en avant la femme comme un objet, se lance dans une déclinaison de termes argotiques dont on affuble les femmes. « Désormais, les poupées, (…) les poules, les cocottes (…) les pouffiasses, les pétasses et les connasses, on relève le museau, et on se fait appeler Madame ! » Après ce marathon de 90 minutes, elle s’autorise une gorgée d’eau, dans un immense verre à pied, avant de saluer la salle et s’éclipser en loges, non sans avoir remercié son public d’être venu si nombreux.
De retour au parking dans une ambiance bon enfant, les spectateurs échangent entre eux, certains mimant même la fameuse marche fâchée. « C’est un très beau spectacle, drôle mais aussi un regard émouvant, sensible et percutant sur la société d’aujourd’hui. », confie Elsa, 30 ans. Plus loin, Clara et Margaux, 18 ans, expliquent qu’elles ont beaucoup aimé et pas vu la soirée passer ; en revanche, « comme on est jeune, on a encore du mal à s’identifier à la mère de famille, mais on a bien ri quand même. ». Quant à FX, 19 ans, il apprécie de voir l’évolution de l’artiste au fil de ses spectacles. « Discrète avec le public en dehors de la scène, elle parvient cependant à toucher tout le monde dans ses textes. Et la fin de ce nouveau show est très émouvante avec son imitation d’Arletty et les propos qu’elle lui prête. », ajoute-t-il, approuvé par Alex, Louise, Lorène, 18 ans, et Hervé, 36 ans. « Elle a un humour subtil. Je suis emballée. », s’exclame Valérie, 46 ans, en compagnie de ses filles, Emmanuelle, 25 ans, et Violette, 27 ans, déjà venues voir le spectacle à Nantes, en novembre dernier. Pour elles, impossible de retenir un sketch préféré, « On adore tout ».
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