Vendredi soir, Edouard Bear et Léa Drucker ont investi la scène du Grand Théâtre d’Angers pour y interpréter les deux personnages de la pièce « La porte à côté », écrite par Fabrice Roger-Lacan.
Mise en scène par Bernard Murat, cette comédie se déroule alternativement chez lui (Edouard Bear), puis chez elle (Léa Drucker) et sur leur palier commun. Le décor est épuré : deux portes, un ascenseur, quelques objets pour différencier l’intérieur de chaque appartement, le tout mis en avant par des jeux de lumière et un écran blanc en toile de fond. Lors des changements de lieux, la lumière tamisée, colorée, laisse entrevoir les comédiens, immobiles, en ombre chinoise, tandis que les éléments de décor glissent gracieusement sur scène, en musique, jusqu’à leur emplacement. Une scénographie astucieuse et poétique.
« Vous ne croyez pas qu’il vaut mieux dire, que vouloir dire ? » (Elle, à son voisin de la porte à côté qui commence ses phrases par « je veux dire… »)
Alors que tout les oppose, ces deux quadragénaires, voisins de palier, s’apprivoisent petit à petit, jusqu’au dénouement final de cette comédie romantique. Il vend des yaourts pour une grande marque de produits laitiers, elle est psy. Ils sont voisins, se détestent et se le font savoir. « Il est 20h12, je suis chez moi et je danse », annonce-t-il au public, au début de la représentation, dansant sur un morceau de musique classique. La réaction de sa voisine ne se fait pas attendre, elle tambourine à la porte pour lui demander de baisser le son. De discussions animées en situations cocasses, le ton de la pièce est donné : ces deux là ne sont pas faits pour s’entendre.
« L’homme et la femme sont irréconciliables et c’est cette tentative impossible et à chaque amour renouvelée qui en fait la grandeur. » (Marguerite Duras)